La DSI Start-up : comment opter pour une nouvelle gouvernance des systèmes d’information ?

Dans le monde numérique d’aujourd’hui, les entreprises attendent de leur DSI une forte réactivité afin de répondre à une concurrence désormais mondiale et multiforme. Pour pouvoir répondre efficacement aux demandes de plus en plus pressantes des Métiers et de la Direction Générale, les DSI peuvent utilement s’inspirer des start-up, de leur capacité d’innovation, de leur culture orientée client et de leur rapidité d’action. Pourquoi ne pas aller jusqu’à créer une DSI Start-up ?

La gouvernance des systèmes d’information a globalement peu évolué depuis l’époque de l’automatisation des processus et du déploiement des grands progiciels d’entreprise. En France, en particulier, le modèle MOE/MOA s’est imposé avec le temps et a façonné depuis des décennies les relations entre les Métiers et la DSI.

Dans ce modèle qui fait la part belle aux cahiers des charges et à la stricte délimitation des rôles et des responsabilités de chacun, la gestion des projets peut devenir rapidement complexe et conflictuelle si les équipes s’en tiennent à la lettre et ne font pas d’effort pour trouver des solutions communes lorsque la situation est bloquée.

En général, les Métiers reprochent à la DSI de ne pas prendre en compte leurs enjeux business et de se réfugier dans la technique. La DSI fait valoir que les Métiers ne savent pas exprimer leurs besoins ou les font évoluer tellement souvent que l’atteinte de l’objectif en termes de coûts et de délais est impossible. Un dialogue de sourds…

Qu’en est-il dans les start-up ? Rien de tout cela ! Tout d’abord parce qu’il n’y a pas de frontière entre le métier et la technique dans une startup, en particulier dans le monde de l’Internet : la technique et le business ne font qu’un.

Ensuite, si les fondateurs ont des profils différents, ils sont en général complémentaires et les échanges sont naturels et permanents entre le CEO qui prend en charge la montée en puissance de l’activité commerciale et le CTO qui se concentre sur le déploiement de la plate-forme technologique.

Enfin, beaucoup d’entrepreneurs ont adopté les méthodes de développement agile ou les principes du Lean start-up qui leur apportent une flexibilité et une vélocité imbattables. Ainsi les produits et surtout les services peuvent évoluer quasiment en temps réel grâce à la prise en compte immédiate des retours du marché et des clients ainsi que de la stratégie des concurrents.

Faut-il donc transformer sa DSI en DSI Start-up pour réussir à retrouver la confiance des Métiers ? En tout cas, adopter certains comportements et certaines pratiques de l’univers des start-up peut y aider.

Le DSI de 2015 ne peut plus se contenter d’être un bon gestionnaire technique. A l’image de l’entrepreneur du web, il doit devenir multi-facettes pour jouer pleinement son rôle dans l’entreprise :

  • un visionnaire avec une ambition assumée pour son entreprise et son organisation.
  • un bon communicant, en particulier vers les Métiers, afin de nouer une relation constructive et durable avec eux.
  • un leader sur l’innovation en s’ouvrant sur le monde extérieur et en créant autour de lui un écosystème composé notamment de start-up pour identifier les grandes évolutions dans les usages et piloter efficacement la transformation digitale de son entreprise.

Révolution ou lente évolution ? Adopter « le mode start-up » prend du temps. Et d’ailleurs ce mode n’est pas forcément adapté à toutes les activités d’une DSI.

Déployer ou faire évoluer un ERP avec plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’utilisateurs requiert un minimum d’anticipation et ne peut s’envisager en mode start-up. En revanche, mettre en ligne une application mobile « jetable » en quelques semaines est particulièrement bien adapté à un style commando. Des équipes mixtes DSI-Métiers qui travaillent la main dans la main au quotidien aboutiront plus rapidement au résultat souhaité.

L’avenir est-il à ce que Gartner appelle la DSI bimodale ? Il est probablement indispensable aujourd’hui d’introduire des modes de fonctionnement proches de ceux des start-up et une véritable culture client dans les organisations informatiques. La DSI doit continuer à solidifier et sécuriser le système d’information qui constitue la colonne vertébrale de l’entreprise mais elle doit de plus en plus regarder (loin ?) devant elle pour anticiper les changements et préparer l’avenir.

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